Arc-en-ciel du j3m n°3

Les nocturnes

violet91 : Ce soir-là de verglas et de pluie canadienne ,une Canadienne en canadienne, aussi lourdement adulte qu'éméchée , s'amusait à faire l'enfant ou le zigue à zigzags sur la chaussée glissante et désertée. Sa vieille coccinelle avait déjà perdu deux ailes et comme au manège, rebondissait libre, comme ivre, ,de voiture en voiture, elles, prudemment garées sur chaque côté. Plus elle froissait de tôles, plus la femme riait. La coccinelle finit par...lâcher :' Faut arrêter , tout de même ! Je vais, moi, y passer! ' Et elle décida de tomber en panne. Il n'y avait pas un chat que ce fût des rues, canadien , siamois ou persan et encore moins sans poils ! Juste une 'pas finie' qui finit , impunie , au bord de l'hystérie, dans son tout petit lit !

Aneth : Réveillé en sursaut, par un bruit assourdissant qui me froissait les oreilles, je me précipitai à la fenêtre pour tâcher d'en identifier la source.
La rue semblait calme maintenant. Je renonçai à ouvrir, car il semblait faire vraiment très froid et, le front contre la vitre glacée, je n'avais pas un champ de vision bien large.
Quelque chose traînait au milieu de la chaussée... un couvercle de poubelle ? Et un autre, un peu plus loin ! Curieux : les chats ne sortent pas quand la température descend aussi bas ! Un ours blanc était-il entré en ville ?
Ah ! quelqu'un remontait la rue d'une démarche incertaine. Forcément, avec ce verglas ! Dans cette silhouette pourtant chaudement emmitouflée, il me semblait reconnaître la voisine du dessus... mais oui, c'était elle ! D'où rentrait-elle ainsi, à 3 heures du matin, et où avait-elle pu garer le ridicule véhicule européen qu'elle conduisait habituellement ? J'étais bien sûr qu'elle n'avait même pas une boîte automatique là-dessus !
Et pourquoi riait-elle ainsi, toute seule au milieu de la rue ? Depuis qu'elle fréquentait ces étudiants de Toronto, elle était vraiment sur une pente glissante ! Il me semblait qu'il serait temps, à son âge, et avec sa position de Recteur d'Université, qu'elle adoptât un comportement un peu plus adulte !
Mes pieds glacés réclamaient la chaleur du lit. Frissonnant, je retournai me coucher pour finir ma courte nuit.

Alphonse46 :
Où est cet esprit adulte
Qui ose vouer un culte
A Artémis ou Séléné ?
Alors qu'Hécate, délaissée,
Immédiatement se froissait
De revoir l'ombre glissante
D'une déesse renaissante.
Voici, Luna romanisée
A la lumière tamisée
Qui délaisse sa soeur aînée.

ailnix : Une nuit, j'ai rêvé que je n'étais plus adulte. Sur mon vélo, je dérapais dans une descente qui était devenue glissante à cause du verglas. Pendant ce temps, ma couverture se froissait de plus en plus, car une de mes mains la serrait de plus en plus fort. Plus je prenais de la vitesse, plus l’angoisse montait en moi. Le bas de la descente approchait de plus en plus rapidement. Je savais que je ne pourrais pas prendre le tournant. Ma vie d’enfant défilait sous mes yeux. Soudain, une idée me traversa l’esprit: si je pouvais atterrir dans le fossé où les camions de la commune avaient rassemblé la neige, je pourrais m’en sortir. J’essayais de maintenir le vélo dans la bonne direction mais il déviait de sa trajectoire. Un cri sortit de ma bouche, mes yeux se fermèrent. À ce moment-là, je me réveillai en sursaut.

mahea : Jean était sujet à l’insomnie chaque fois que ses pensées le tiraillaient la nuit. Il entreprit de les coucher sur le papier pour s’en débarrasser. Mais il en froissait tant et tant, qu’à la fin sa chambre si encombrée ne lui laissa plus la moindre place pour dormir. D’humeur taciturne, il colla son nez contre la vitre se laissant inviter par la pluie fine qui tombait au dehors et rejoignit la rue glissante, qui réveilla cette nuit là, son pied adulte et sûr, comme celui d’un promeneur nocturne en quête d’aventures.

Les bals et les romantiques

lou31 : Marguerite était assise dans l'immense salle de bal où la musique battait son plein. Au mitan de sa vie elle n'avait toujours pas trouvé chaussure à son pied et espérait tous les samedis trouver ici l'homme adulte dont elle rêvait. Stand, un Anglais qui vivait depuis peu au village venait de l'inviter. Tous deux s'étaient élancés sur la piste glissante. Marguerite, ainsi dans ses bras, se disait : 'Mon Dieu qu'il est beau, qu'il sent bon ...la lavande !' Et tourne et retourne et passe et repasse, s'accrochant à sa veste que sa main moite froissait... Elle se sentait légère et transportée... mais le transport s'acheva à la dernière note, retournant sur sa chaise à faire la potiche pour le restant de la soirée... Ah la vache!

ariane6 : La voix glissante de Stand l'avait envoûtée, ses longs bras entouraient sa taille de guêpe, au diable si sa robe se froissait. Stand by me, lui dit-elle, je suis adulte, et pas une potiche ! ...

Aurore :
Mordant ses lèvres de remords,
Elle reconnut enfin qu’elle avait tort.
Courant dans tous les sens à présent,
Elle cherchait à retrouver son amant.
Sa valeur, elle ne l’a reconnue
Qu’une fois l’ayant perdu..
Une larme coulait sur sa joue,
Elle s’en voulait à mort, pour tout :
Souvent elle le froissait,
Lui, qui tant l’aimait !
Pourra-t-il pardonner
Cet esprit non adulte ?
Sur une pente glissante
Elle manqua de tomber
Mais une main puissante
Réussit à l’en empêcher
Une voix retentit dans ses oreilles :
« Je suis encore là et je veille,
A ce que tu ailles toujours bien. »
Surprise, ne disant plus rien,
Doucement, elle se retourna
Il était là ! Elle ne rêvait pas !
Mais tout d’un coup fatiguée,
Bouleversée par cette journée
Elle se laissa tomber dans ses bras
Il l’embrassa, telle une princesse la porta
Et la serrant bien fort contre lui, il reprit son chemin.
« Rentrons, mon cœur, le bonheur et nous ne faisons qu'un !'

Les promenades au jardin

ng : La fourmi adulte surveillait sa petite élève qui, d’un pas mal assuré, froissait la feuille d’aneth, ou d’estragon, devenue glissante depuis la dernière ondée !

gelsomina : Au jardin, dans la rosée glissante du petit matin le bel escargot adulte froissait tendrement les feuilles de laitue.

ng :
Déjà la pivoine se fanait !
Reine des fleurs
à la floraison majestueuse,
et tant attendue.
Encor’ en bouton ce matin,
trop vite devenue adulte…
Le soir à peine tombé,
gorgée d’eau par l’ondée,
petit à petit,
elle se chiffonnait…
Sous la lumière glissante
du crépuscule,
pétale après pétale,
inexorablement,
elle se froissait.
et lentement, tout lentement,
elle ployait …
A jamais !

Aneth : Vois-tu ce magnifique papillon, tout juste devenu adulte ? Là, regarde bien : il est en équilibre sur une feuille glissante, sous laquelle pendent encore les restes du cocon qui, il y a une minute à peine, froissait encore ses ailes !

les chutes
ng :
Imaginez…
Une triste soirée d’hiver,
la route, devenue glissante
sous la pluie verglaçante…
Une véritable patinoire !
Frétillant de joie,
mon jeune chien
foufou comme tout chiot de cet âge
sortait pour sa promenade vespérale.
Très fier de me montrer
qu’il était enfin un chien adulte,
il s’élança vers son arbre favori,
leva la patte….
et…
s’étala comme une crêpe !
Je ris aux éclats.
Vexé,
il me tourna le dos.
Ce jeune cabot bien cabotin
se froissait pour un rien !

aurore :  Le vent froissait la robe d'une âme adulte qui finit par tomber sur la rue glissante.

Rhania : La chaussée était bien glissante, et une personne adulte d'un certain âge se retrouva soudainement par terre. Elle se froissait, en voyant les gens qui la regardaient sans que personne ne pense à l'aider. Mais, heureusement, il y eut une personne de bon cœur pour la consoler.

Aneth : Ce soir-là, Geoffroy crut perdre son sang froid quand Ambroise, le palefroi du roi qu'il promenait, refusa de trotter droit sur le sentier étroit. Une louve adulte semait l'effroi depuis trois mois parmi les villageois et Geoffroy ne souhaitait pas en devenir la proie ! Il fit dans son carquois, du bout des doigts, le meilleur choix qui soit, prêt à faire flèche de tout bois.

Le croissant de la lune frôlait déjà le toit du beffroi. Le frimas automnal froissait le feuillage fragile qui croissait sur la vieille voie et la rendait glissante.

Le front froncé, il ordonna à son danois : 'Aboie !' Alors, quoi... le palefroi fila droit devant soi.

A la croisée des Trois Croix de Bois, Geoffroy croisa François :

'Brrr, fait pas chaud !'


Vieillir, ah ! Vieillir !

ng : Il était sur une pente glissante : fini l’âge tendre, une turbulence adulte froissait déjà son joli petit minois !

nyembeniyi : Devenu adulte, il ne se froissait jamais, toute critique étant pour lui comme une spatule de ski bien glissante dévalant la pente de son indifférence.

eos17 : Encore loin de l'âge adulte, elle était devant moi les yeux baissés, muette, mâchant un chewing-gum. Elle froissait un mouchoir dans ses mains. Comment allais-je entrer en communication avec cette jeune fille en détresse ? Sur son dossier je lisais :
-'Attention, est sur une pente glissante ; plusieurs tentatives de suicide ; sujette aux fugues ; caractère instable.'
Comment lui faire comprendre que j'étais là pour l'aider et non pour la juger, la condamner ? Comment mettre un terme à tant de souffrance, de révolte si elle s'enfermait dans son mutisme ?

ng : Être sur une pente adulte, donc glissante, le froissait.
Lui, c’est en éternel adolescent qu’il se rêvait ! Tous les jours, il s’ébouriffait les cheveux et d’une voix qu’il voulait suave, glissante, il essayait de dire une parole adulte. Mais chaque fois il bafouillait ! De rage, il arrachait sa chemise, la froissait, la jetait par terre et la piétinait. Finalement, il était un grand enfant !

Les inclassables

Violet : L'inculpation glissante et non caviardée* du séducteur adulte froissait bon nombre de caviars !
 * Pour le moment...

Tulipe12 :
Assise devant sa feuille, Lise ne savait quoi écrire. Elle s'était décidée, à la demande de sa famille et de ses amies, à écrire un livre. Tous lui disaient qu'elle avait du talent, et qu'elle pourrait devenir la plus grande écrivaine de tous les temps, mais, à ce moment, l'inspiration ne lui venait pas. Elle avait une histoire en tête, bien construite, mais n'arrivait pas à en écrire le début. A chaque fois, elle commençait quelque chose, écrivait son premier chapitre, se disait que, ça y est, elle le tenait, puis elle le relisait, et les larmes lui venaient aux yeux. Son style était horrible, son histoire ne se tenait pas... Rien n'allait. Alors, d'un geste rageur, elle froissait la feuille, puis la jetait dans la corbeille qui était en face d'elle.
Tout à coup, l'inspiration lui vint. Elle allait faire démarrer l'histoire quand Clotilde, l'héroïne, allait se faire exclure de cours. Elle commença :
'- Clotilde, peux-tu m'expliquer ce qui se passe ?'
La jeune fille en question ne répondit pas. Elle regardait obstinément le sol. Son professeur la regarda d'un air affligé. Décidément, elle ne voulait pas assumer ses actes. Il se dit qu'elle n'était pas assez adulte, pas assez mûre... Pourtant, elle était en seconde ! Bien qu'elle soit bonne élève, elle était ingérable en cours.'
Lise se relut. Non, cela n'allait toujours pas, elle devrait commencer par ce qui faisait que Clotilde était dans ce bureau, face à ce professeur. Ce qu'elle avait écrit irait bien pour un début de deuxième chapitre.
Elle eut alors une idée de génie. Son histoire commencerait quand Clotilde ferait tomber une de ses camarades, pendant un cours de sport, durant le trajet vers le stade. Le trottoir serait gelé, et elle pousserait la fille en face d'elle en disant ' Attention, la chaussée est glissante', et elle éclaterait de rire. Seulement, la fille ne se relèverait pas...
Fébrile, elle prit une nouvelle feuille, son stylo, et commença à écrire.

Passons aux récompenses maintenant !

Texte le plus court

(17 mots)

aurore : 

Le vent froissait la robe d'une âme adulte qui finit par tomber sur la rue glissante.

Texte le plus intéressant

pour son contenu culturel

alphonse46 :
Où est cet esprit adulte
Qui ose vouer un culte
A Artémis ou Séléné ?
Alors qu'Hécate, délaissée,
Immédiatement se froissait
De revoir l'ombre glissante
D'une déesse renaissante.
Voici, Luna romanisée
A la lumière tamisée
Qui délaisse sa soeur aînée.

Texte le plus original

dans l'emploi des mots

L'adjectif 'adulte' a été utilisé dans son sens premier 'arrivé au terme de son développement, de sa croissance...', ou au figuré pour qualifier un comportement ou une qualité attendue d'un adulte.

Le verbe 'froisser' a été utilisé au sens de 'chiffonner', et sous sa forme pronominale 'se froisser' au sens 'se vexer'.

l'adjectif 'glissant' a été utilisé au sens propre 'qui glisse' et au sens figuré 'qui comporte des dangers' en particulier dans l'expression 'pente glissante'.

On ne peut pas dire qu'un texte se distingue vraiment des autres...

Alphonse, nous ferons l'économie d'un bouquet de fleurs !

Texte le plus intéressant

pour l'histoire racontée

Là par contre, j'ai l'embarras du choix ! Que de merveilles ! Il faut bien tout un jardin !

J'ai particulièrement adoré:

l'escargot de Gelsomina ; la pivoine de ng ; l'adulte de Nyembeniyi ; l'entretien d'eos17 ; l'inclassable de Violet

(Il faut que je pense à vous demander de mettre un titre à vos textes !)

Les femmes sont dépensières, dit-on, je ne voudrais pas faire mentir la légende. Puisque nous venons d'économiser un bouquet, je propose de couronner DEUX textes de fiction .

L'hilarant 'coccinelle' de Violet :

Ce soir-là de verglas et de pluie canadienne ,une Canadienne en canadienne, aussi lourdement adulte qu'éméchée , s'amusait à faire l'enfant ou le zigue à zigzags sur la chaussée glissante et désertée. Sa vieille coccinelle avait déjà perdu deux ailes et comme au manège, rebondissait libre, comme ivre, ,de voiture en voiture, elles, prudemment garées sur chaque côté. Plus elle froissait de tôles, plus la femme riait. La coccinelle finit par...lâcher :' Faut arrêter , tout de même ! Je vais, moi, y passer! ' Et elle décida de tomber en panne. Il n'y avait pas un chat que ce fût des rues, canadien , siamois ou persan et encore moins sans poils ! Juste une 'pas finie' qui finit , impunie , au bord de l'hystérie, dans son tout petit lit !

Le remarquable 'écrivaine' de Tulipe12

Assise devant sa feuille, Lise ne savait quoi écrire. Elle s'était décidée, à la demande de sa famille et de ses amies, à écrire un livre. Tous lui disaient qu'elle avait du talent, et qu'elle pourrait devenir la plus grande écrivaine de tous les temps, mais, à ce moment, l'inspiration ne lui venait pas. Elle avait une histoire en tête, bien construite, mais n'arrivait pas à en écrire le début. A chaque fois, elle commençait quelque chose, écrivait son premier chapitre, se disait que, ça y est, elle le tenait, puis elle le relisait, et les larmes lui venaient aux yeux. Son style était horrible, son histoire ne se tenait pas... Rien n'allait. Alors, d'un geste rageur, elle froissait la feuille, puis la jetait dans la corbeille qui était en face d'elle.
Tout à coup, l'inspiration lui vint. Elle allait faire démarrer l'histoire quand Clotilde, l'héroïne, allait se faire exclure de cours. Elle commença :
'- Clotilde, peux-tu m'expliquer ce qui se passe ?
La jeune fille en question ne répondit pas. Elle regardait obstinément le sol. Son professeur la regarda d'un air affligé. Décidément, elle ne voulait pas assumer ses actes. Il se dit qu'elle n'était pas assez adulte, pas assez mûre... Pourtant, elle était en seconde ! Bien qu'elle soit bonne élève, elle était ingérable en cours.'
Lise se relut. Non, cela n'allait toujours pas, elle devrait commencer par ce qui faisait que Clotilde était dans ce bureau, face à ce professeur. Ce qu'elle avait écrit irait bien pour un début de deuxième chapitre.
Elle eut alors une idée de génie. Son histoire commencerait quand Clotilde ferait tomber une de ses camarades, pendant un cours de sport, durant le trajet vers le stade. Le trottoir serait gelé, et elle pousserait la fille en face d'elle en disant ' Attention, la chaussée est glissante', et elle éclaterait de rire. Seulement, la fille ne se relèverait pas...
Fébrile, elle prit une nouvelle feuille, son stylo, et commença à écrire.